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Les trails de Tony
6 décembre 2010

La Saintelyon, 68 km, 1800 D+

saintelyon_2010

 La SAINTELYON est le plus grand trail français en nombre de participants avec 5300 inscrits pour l’épreuve SOLO de 68 kms.

La classification de trail pour cette course fait débat dans le milieu, en effet avec 50% de routes cette épreuve se situe à mi-chemin entre la course sur route et la course nature.

Son positionnement en fin saison et en début de saison hivernale, avec un départ à minuit en fait une épreuve à part.

Suite à ma dernière expérience, la 6000D, je me suis bien équipé, encore faut-il ne pas oublier son coupe-vent à la maison, heureusement mon père en a un !

Me voilà au parc expo de Saint-Etienne, prêt à en découdre, la nuit s’annonce fraiche, -6° au départ et -8° dans la campagne, petit réconfort, la météo annonce une remontée des températures pendant la nuit.

J’attends le dernier moment pour prendre position sur la ligne de départ.

1, 2, 3 tous en cœur et voila nous nous élançons, je suis plutôt à la fin du peloton, je remonte tranquillement sur les 6er kilomètres sur route.

Je vois au loin les premières difficultés, le corps est chaud, TOUT VA BIEN.

Très vite, de la bonne poudreuse, ils nous manquent juste les skis, le vent balaye la neige sur les crêtes. Le paysage est « sauvage ».

Les passages en monotrace sont délicats, l’avancée est parfois difficile, obligé de suivre le rythme et les acrobaties de son ouvreur.

1er ravito (15 kms) la bonne humeur est de mise, tout le monde est content d’être présents sur cette SAINTELYON qualifiée de légendaire pour ces conditions.

ste lyon

Ok il y a de la neige, cela nous ralentit, mais les conditions ne sont pas extrêmes.

Nous venons de passer le point culminant de la course, nous allons débuter une descente régulière. Je suis plutôt très satisfait de ma moyenne horaire proche de 8 km/h. Je me dis naïvement qu’avec la descente, je vais m’approcher des 10.

La forêt est devant, est c’est parti pour la descente, STOP gros bouchon devant moi, il n’y a plus de neige mais du verglas. Comment descendre sans se retrouver à terre, chacun sa technique sur les fesses, couper à travers les arbres hors sentier, ou foncer et voir……

Pour ma part, je suis tétanisé, crispé, j’ai tout simplement peur.

Je vois ma moyenne horaire sur de longues portions de verglas, descendre autour de 2 km/h. Cette histoire est sans fin, portions de verglas, portions roulante. Je vais mettre en descente1H40 pour faire 9 malheureux kilomètres alors que je suis encore frais. 

Au 3ème ravito (36 kms), IL EST 5 HEURES  et tout le monde dort, je prends la décision de ne plus courir sur le verglas, suite à quelques gadins. J’appelle mon père et je lui annonce que je vais mettre 10 heures,  surpris je lui explique la situation, je vais finir en 10H13 à ma montre.

Je ne suis pas préparé à faire de la course sur glace, certains me double l’air de rien, d’autres sont sur le flanc à terre avec la couverture de survie dans l’attente des secours.

Ma décision est la bonne, je souhaite rentrer entier, tant pis pour le chrono et le classement.

Je me rends compte que tous ces efforts pour rester debout me fatiguent, à chaque arrêt, ou passages lents, mon corps se refroidit et les douleurs articulaires et musculaires se réveillent. Je n’y suis plus, mon mental me lâche, je vais déambuler jusqu’à la fin……

La fin de la nuit est vraiment longue, la moyenne horaire est très basse (2H20 pour faire 11 kms), un peu de Louise attaque pour me changer les idées. D’un coup, j’ai un contact humide dans mon dos, de la sueur ? A ce moment de l’effort ? J’ai mal fermée une de mes gourdes, et le coca inonde mon sac et mes affaires de rechanges. J’aurais les pieds mouillés et froids jusqu’à la fin de la course…

Le jour se lève, bientôt Lyon, la fatigue est présente, je commence à râler après les organisateurs. Je finis les 30 derniers kilomètres sans barres énergétiques, car l’organisation n’a pas prévu assez large, et puis il n’y a que du fromage et du pain en salé, vraiment frugal ce menu. L’organisation des ravitaillements est le point faible de cette course, comme toutes les grandes courses, je pense au marathon de Paris.

J’en ai marre des appuis fuyant, Lyon est devant moi, la fin est proche.

J’engeule encore l’organisation, ils nous font passer le long de la Saône et du Rhône, berges gelées, juste pour le fun.

L’arrivée est digne d’une arrivée du marathon Olympique, elle est située dans l’enceinte du parc Expo avec des centaines de spectateurs acquis à votre cause.

Ce moment est très fort, je pense m’en souvenir toute ma vie.

Voilà ! J’ai fini cette édition « mythique » de la SAINTELYON, il y aura à l’arrivée moins de 4000 coureurs.

Quoi en retirer de cette épreuve ?

Je pourrais dire, j’y étais…..J’ai vécu des moments sympa, j’adore courir la nuit, la neige salvatrice contre le verglas, la perception de la vitesse et du défilement du paysage est unique.

La confirmation, je manque d’entrainements pour maintenir une allure sur des très longs efforts, ma fragilité articulaire, et je n’apprécie pas les descentes, encore moins quand elles sont verglacées.

Je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode, le trail du Ventoux fin mars, j’espère qu’il y aura moins de neiges que l’année dernière, pour voir enfin le sommet….

Surtout rester humble devant les éléments, ne jamais oublier notre petitesse.

 Je remercie mon père de m’avoir accompagné dans cette nouvelle aventure.

 Ci-dessous les articles des journaux Lyonnais

La 57e Saintélyon est partie dimanche à minuit du Parc des Expo de Saint-Etienne. Sur les 11 500 personnes inscrites, 15 à 20% n'ont pas pris le départ dans des conditions extrêmes. Durant tout le raid, les participants ont dû courir sur un manteau blanc glissant. Regroupé en majorité en grappes, il a fallu beaucoup de solidarité entre coureurs et du mental pour arriver au bout. Les pieds gelés par la neige, le passage des Monts du Lyonnais, en pleine nuit, dans un vent glacial, n'a pas été une sinécure. On se rappellera longtemps de cette 57e édition où pas plus d'un participant sur deux est arrivé au bout de l'aventure.

 Saintélyon: voyage au bout de la nuit

 La 57e Saintélyon est partie dimanche à minuit. A la Confluence, au kilomètre 65, ils étaient nombreux à vouloir en finir.

Les premiers sont passés aux environs de 6h devant le cube orange qui orne désormais le quai Rambaud. Nous sommes au kilomètre 65, il en reste donc 3. C'est trop pour Évelyne, une quadragénaire de Saint-Étienne. "Plus jamais ça!" lance-t-elle, émoussée, alors que son mari tente de la motiver pour en finir avec ce raid. Il fait froid (-1 degré), d'autant que la Saône est à 5m de là et n'arrange rien, coulant aussi rapidement que les coureurs sur le quai. Le pire, c'est la neige. Elle recouvre une grande partie des 68km du parcours de cette 57e édition de la course. Arrivés à Lyon, les participants sont obligés de courir sur un manteau glissant, pourtant on ne les voit pas tomber comme des mouches. 
Les concurrents passent par grappes, rarement seuls. Par moment l'un d'eux râle, crache, s'arrête. Le groupe se retourne, attend de voir si tout va bien, puis reprend son chemin. "Vous êtes dans le mauvais sens monsieur! " s'écrie un coureur qui marche et traîne les pieds dans la neige. En réalité, celui à qui il lance ce conseil est un soigneur de l'organisation qui s'assure que la participante assise sur un banc est capable de terminer l'épreuve. Les traits des coureurs sont tirés, leurs regards sont vides, hagards. Certains ont encore leur lampe frontale allumée malgré le jour naissant. D'autres courent avec une couverture de survie, les plus originaux ont disposé des guirlandes électriques de Noël sur leur sac à dos pour être visibles, une initiative certainement utile dans les épaisses forêts des Monts du Lyonnais, traversées en pleine nuit. Tous ont leur dossard avec leur numéro, un souvenir qu'ils garderont certainement comme on garde un trophée, une fois parvenus dans le Palais des Sports de Gerland. S'ils arrivent jusque-là...

 

 

 

 

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