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Les trails de Tony
26 juillet 2016

Entre joies et inquiétudes

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Ca y est mon inscription est validée pour la Diagonale des fous. Je vais pouvoir participer à cette course mythique.

C’est un rêve pour moi. J’y pense depuis tant d’années. Dans mes aspirations personnelles, il était inconcevable que le Grand raid de La Réunion ne soit pas rangé dans la liste des rêves réalisés.

C’est pour moi, une aventure humaine hors norme, dans un paysage hors norme. Je ne ressens que la joie de pouvoir prendre la ligne de départ.

Cependant, mon début d’année est difficile, après une côte fêlée au ski, je reprends doucement l’entraînement fin janvier, pour déclencher un début de sciatique en mars. Avril est moyen au niveau forme quand des douleurs intempestives apparaissent aux deux mollets, le muscle se contracte mais ne veut plus se relâcher.

Après le tour des popotes médicales, enfin un diagnostic tombe, perturbation dans l’assimilation des électrolytes (magnésium, potassium….), conséquence de ma sciatique ?

Bref je peux courir doucement mais sans forcer en termes d’allure et ce jusqu’à début juillet.

Une pointe d’angoisse m’envahit à chaque fois que je vois le départ de la diagonale se rapprocher.

Serais-je au départ de la course et dans quelle condition de forme physique ? Il est évident pour moi, que je serai au départ et ce quel que soit mon état de forme.

Ce mercredi 13 juillet devait être la dernière étape de mon inscription pour la Diagonale des fous. En effet, réussir le test d’effort était synonyme de certificat médical, une fois envoyé, l’organisation de la diagonale me signifiait mon numéro de dossard.

Mais voilà à l’ultime étape du test, une anomalie s’est glissée dans mon électrocardiogramme, la suspicion d’un rétrécissement coronarien est envisagée. Infime soit-il, ce rétrécissement me plonge dans le doute.

Je n’ai qu’une envie courir indéfiniment dans les bois, à perdre haleine, à m’épuiser à ne plus pouvoir penser, faire écouler le temps plus vite.

Soulagement ou achèvement, ce vendredi un autre examen permettra de définir avec exactitude la nature de l’anomalie.

Je n’ose imaginer l’annonce de l’arrêt de toutes activités sportives.

D’ici là la vie continue.

Vendredi 22 juillet : Scintigraphie du cœur.

Je n’en mène pas large. Je suis le plus jeune dans la salle d’attente et de loin. Je suis appelé et c’est parti. Bis repetita pour un nouveau test d’effort. J’explique bien au cardiologue la course que je souhaite faire. Je sens bien qu’il me prend pour un fou. J’ai l’impression d’imploser de l’intérieur, j’ai mal partout surtout au niveau du cœur. Mes jambes sont lourdes si bien que j’arrive à peine à atteindre 250 Watts alors que la semaine précédente mon seuil final était de 300 watts.

Enfin, un commentaire laconique du médecin, pour me signifier qu’il a bien reproduit l’anomalie mais que celle-ci est sans conséquence.

Je m’habille et j’espère le recroiser au débriefing pour qu’il écrive noir sur blanc mon aptitude à faire le Grand raid de La Réunion.

Peine perdue, mes résultats me seront remis par la préposée à l’accueil, me signifiant qu’ils sont bons et qu’ils seront envoyés à mon médecin traitant.

Je suis quitte d’attendre mon rendez-vous avec celui-ci pour récupérer enfin mon certificat médical.

La lecture du rapport est ambiguë, il n’aborde pas l’origine de ma présence c’est-à-dire la capacité oui ou non de faire cette course au niveau cardiaque.

Intérieurement une incertitude m’envahit, aucun médecin n’osera signer mon certificat médical avec la reproduction de l’anomalie cardiaque infime soit elle.

Bref, mentalement la course devient un rêve lointain même si mes proches me rassurent sur le sujet.

Jour J, j’ouvre la porte du cabinet médical, de nouveau je suis dans un état second, j’attends de recevoir un dernier coup pour m’achever.

Mon médecin m’accueille avec un large sourire en me signifiant qu’il a bien reçu les résultats et qu’il va signer mon certificat médical, tout en me précisant qu’’il considère la course comme dangereuse pour ma santé générale.

Nous sommes le 26 juillet, je peux partir en vacances heureux et regonflé à bloc. Dans 3 mois, je vais pouvoir réaliser mon rêve.

Dossard 1576

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