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Les trails de Tony
30 mai 2015

Ultra Trail de la Côte d'Or, 105 km, 3500 D+ , 3450 D-

profil_utco_ultra

Vous m’avez laissé désemparé après le trail « Aurélien », soit cela avait mis en évidence mon problème de chaussures mais mon capital confiance est entamé. Beaucoup de repos et très peu de séances entre les deux évènements, comment allais-je réagir ?

Donc, me voilà parti, 4 semaines après ma mésaventure vers le trail de l’UTCO (Ultra Trail de Côte d’Or).

L’UTCO est un trail, entre deux villages de la Côte d’Or, de 105Km pour 3500 D+. Bref, coté logistique, c’est la galère quand on se déplace seul. Il faut laisser la voiture au village d’arrivée, puis prendre un car à 1h du mat pour rallier le village de départ. Je prie de rallier l’arrivée et de retrouver ma voiture.

Direction Dijon, après le travail, c’est toujours aussi galère de sortir de Paris un Vendredi soir, néanmoins j’arrive vers 22 h sur un parking désert ! Je m’attendais à un parking, plein de voitures, des gars comme moi, prêts à prendre le car pour rallier le départ. Gros doute, l’organisateur m’a bien confirmé par mail, mon enregistrement pour le bus et le lieu de ralliement.

Je n’arrive pas à trouver le sommeil, l’excitation est trop forte, encore une nuit blanche en perspective. Minuit, le parking s’agite, les voitures arrivent, je me sens rassuré.

1h départ, pour la ligne de départ.

J’arrive tranquilou pour retirer mon dossard et là on me demande mon certificat médical. Surpris, je signale que mon dossier est complet. L’organisateur confirme l’inverse de son côté. Dans un premier temps, il refuse que je prenne le départ, un sentiment de déshérence m’envahit, KO débout comme un boxeur. Après discussions, sur mon expérience en trail, il accepte. Quel con j’ai été de laisser mon certif dans la bagnole ! Il me faut toujours au moins une connerie par trail, au moins c’est fait, j’espère qu’il n'y en aura pas d’autre.

Le départ à 3h du matin, est donné sur la musique originale du film gladiateur.

A ce moment précis, je sais que le trail va bien se passer. En effet, dans mes quelques assoupissements, je m’étais remémoré le film gladiateur et sa musique. Ce signe me regonfle, je me sens de nouveau calme avant d’affronter les éléments, surtout après l’incident du dossard.

3, 2, 1 C’est parti.

depart

J’ai décidé de partir prudemment, mais là……………….

Je me retrouve dans les 5 derniers concurrents, dans les phares de la voiture balai. Je me sens comme un lapin traqué, incapable de détaler. Je pense être à 8 ou 9 km/h. Suis-je dans une course de super héros ?

Je vois au loin les lucioles s’éloigner.

nuit

Bref, première côte, et là moi je continue à courir alors que mes acolytes marchent. Le chemin va être long pour eux ! Sauf que moi aussi je me vois dans l’obligation de marcher assez vite pour ne pas entamer mes réserves.

S’enchaîne ensuite une succession de côtes et de descentes dans les vignes, les bois. Le levé du soleil révèle un beau paysage, mais surtout c’est un moment magique pour un runner, la nature s’éveille, mais nous aussi, on retrouve notre corps, une seconde jeunesse.

 vignes

La première partie est soi-disant la plus facile, résultat des courses j’arrive au km 25 en 3h05 !

Grosse inquiétude ! Un sentiment froid, paralysant m’envahit alors que je découvre que je n’ai que 20 minutes d’avance sur la première barrière horaire (19h au total pour réaliser le parcours).

Je m’empresse de repartir au plus vite et je donne un coup de boost. Suit une alternance marche/course pendant 7h. Je vois de beaux paysages, connais un débalissage qui me fait baliser. Heureusement qu’un concurrent connaissait le coin et nous a remis sur la bonne route. J’avance avec un petit groupe, chacun avec ses qualités, de bons marcheurs, descendeurs ou coureurs. Je me place dans la dernière catégorie. Je marche moins vite que les autres dans les parties pentues. En conséquence, je dois récupérer systématiquement mon retard sur les parties planes.

Pourquoi je marche moins vite que les autres ? Cette question me trotte depuis un certain temps et ça m’énerve. Chaque matin, en allant à la gare à pied, je me fais larguer par toutes les mamies qui vont faire leur marché et plus encore par les hommes d’affaires ou les mamans en retard pour rejoindre leur travail.

La taille, voilà un début de réponse, peut être foireuse par ailleurs.

Bref, tout se passe bien et j’arrive au 72ème kilomètre en 10h30. Je commence à ressentir franchement la fatigue, mais j’ai suffisamment d’avance sur les barrières horaires pour être tranquille.

Les 33 derniers kilomètres sont les plus coriaces avec les 7 combes du sentier Batier. Au pire, je finis en marchant. Mes pieds tiennent, ma préparation avec la NOK semble marcher et j’innove avec une paire de chaussettes double peau.

Le soleil commence à se faire sentir, mais les nombreuses parties ombragées permettent de se rafraichir.

10 km à faire pour le prochain ravitaillement. Je commence par me perdre sur le sentier Batier, je descends dans une combe abrupte, je m’accroche aux arbres pour ne pas dévaler tout droit. Là je bute sur un passage rocheux où je vais devoir mettre les fesses à terre. Je me trouve à mi descente et je m’interroge sur l’absence de balisage. Après réflexion, je décide de remonter et d’attendre le prochain coureur pour lui demander son avis.

En haut, je pousse vers l’autre chemin sans voir pour autant de balisage. Enfin deux coureurs, je leur explique mes doutes, on décide de retourner dans la combe abrupte, mais face à ce passage rocheux, on décide de remonter.

L’un des coureurs décide de prolonger sur l’autre chemin et là rapidement, voit le balisage tant espéré. Gêné, je m’excuse platement, je les laisse filer devant moi comme pour me punir de cette négligence.

La fatigue est présente, je n’ai plus de dextérité dans mes mouvements, mes muscles sont douloureux. Gros coup au moral après le franchissement laborieux des deux premières combes, descentes abruptes dans les cailloux, courant sous les pieds. Je vais mettre 20 minutes, juste pour la première combe, ma moyenne horaire tourne à 1 km/h.

J’enchaîne ensuite un passage où l’on prend 80mD+ en 120 mètres.  Paroi verticale, à monter à la force des bras, les spectateurs nous observent en contrebas, j’arrive en haut exténué.

J’arrive enfin au dernier gros ravito, l’endroit est sympa pour les accompagnateurs, seul hic, le vent me glace malgré la très bonne température extérieure autour de 30 degrés.

J’ai mis 2h15 pour faire la dernière partie.

Je fais une vraie pause de 20 minutes, j’ai perdu l’appétit, incapable de manger, je me détourne vers les boissons. Je suis content de ma nouvelle poche d’eau de marque « Source », ouverture, fermeture facilitée avec le clip. Je bois davantage que d’habitude mais je ne suis pas encore au 500 ml par heure.

Je repars, les muscles sont raides et répondent difficilement, je décide de marcher lentement, la fin va être longue, mais le moral reste bon. J’ai suffisamment d’avance pour rallier l’arrivée dans les délais.

J’ai atteint ma limite, 13h d’effort, avec mon entrainement de quelques séances de 2 heures, je ne peux espérer mieux.

S’ensuit une alternance de marche, de petites courses sur les 23 derniers kilomètres, les 5 dernières combes sont plus faciles. J’arrive encore à courir par séquence de 30 secondes à 7,5 km/h puis une minute de marche dans les parties planes.

Enfin j’aperçois Marsonnay, l’arrivée. Les deux derniers kilomètres me paraissent une éternité, incapable de courir, j’ai hâte d’en finir. Je parcours les derniers mètres avec une ribambelle d’enfants, les miens me manquent. Finir une course avec ses enfants dans ses bras procure une joie indescriptible, mélange de larmes et de sourires.

Voilà l’aventure s’achève avec un temps de 17h47 minutes, je finis 109ème sur 180 partants.

Je suis ravi,

Je me projette déjà vers l’UTTJ.

 

Merci à mon amour de son soutien

Merci à mes parents de masquer au mieux leurs craintes

Merci à Matthieu de son conseil pour la poche d’eau Source

Merci à mes amis Rouennais, pour un footing régénérateur dans la forêt verte

 

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